Le secteur du bâtiment est considéré comme l’un des environnements de travail les plus dangereux. Peu importe le type de chantier, les risques sont toujours présents. En tant qu’artisan, chef de chantier ou employeur, garantir la sécurité sur le terrain n’est pas une option, c’est une obligation. Maîtriser son chantier, c’est aussi savoir travailler efficacement et en toute sécurité.
Pourquoi la sécurité est-elle cruciale sur les chantiers ?
Accidents du travail : le BTP en première ligne
Chaque année, de nombreux accidents surviennent sur les chantiers. Chutes, coupures, brûlures, intoxications, électrocutions… Ces accidents ne sont pas rares, surtout dans les métiers techniques. Pourtant, une grande partie pourrait être évitée avec des réflexes simples, un bon équipement et une formation adaptée.
En 2023, l’Assurance maladie a publié son bilan sur les risques professionnels et le résultat est sans appel. Le secteur du BTP est le plus accidentogènes, enregistrant 76 758 accidents du travail, contre 80 241 en 2022, soit une baisse de 4,3%. Malgré cette tendance en baisse, le nombre d’accidents reste trop élevé.
Au-delà de l’impact humain, chaque accident du travail coûte cher à l’entreprise. Dans le BTP, ce sont chaque année 8 millions de journées de travail perdues, soit l’équivalent de 36 000 emplois à temps plein. À cela s’ajoute un coût direct de plus d’un milliard d’euros versés en cotisations liées aux accidents du travail et maladies professionnelles. Un poids lourd tant humain que financier (cotisations indexées sur le nombre d’accidents de travail…) pour les entreprises, évitable avec une bonne prévention et des pratiques sécurisées.
De plus, les obligations réglementaires deviennent également plus strictes. Contrôles de chantier rapprochés, haute exigence des assurances et attentes des clients élevées, un artisan se doit aujourd’hui d’être irréprochable sur la sécurité.
Apprendre les bons réflexes dès le départ
La sécurité ne s’improvise pas : elle s’apprend dès la formation initiale ! Avant même de mettre un pied sur le terrain, il est essentiel d’inculquer aux futurs professionnels les bons gestes, les bonnes postures et les bons réflexes. Cela ne se limite pas à connaître la théorie : il s’agit de développer une culture de la prévention, où la vigilance devient un automatisme.
Dès les premières heures de formation, les apprenants doivent être sensibilisés aux principaux risques liés à leur (futur) métier : chutes de hauteur, manutention, utilisation d’outils, exposition aux fluides ou à l’électricité… En intégrant ces notions dans des situations concrètes, via des mises en situation pratiques, on favorise une mémorisation active et une vraie prise de conscience, faisant sens avec le quotidien vécu par les « personnels de terrain ».
La formation pour un chantier sécurisé
Des modules spécifiques selon les risques du métier
Tous les métiers du BTP n’impliquent pas les mêmes dangers. C’est pourquoi il est indispensable de proposer des modules de formation ciblés, construits en fonction des risques réels rencontrés sur le terrain. Un électricien, un installateur de panneaux photovoltaïques, un frigoriste ou un technicien en pompe à chaleur ne seront pas confrontés aux mêmes risques, ni aux mêmes protocoles de sécurité à mettre en œuvre.
Chaque module doit donc aborder les situations à risque propres à chaque spécialité :
- Photovoltaïque : chute de hauteur, électrisation, conditions météo.
- Pompes à chaleur et climatisation : Risques d’incendie (uniquement les fluides A2C) et d’explosion (fluides A3)
Fluides frigorigènes : manipulations de gaz, fuites, pollution, pressions, brûlures chimiques.
Ces modules de formation, élaborés en collaboration avec des professionnels de terrain, permettent aux apprenants d’acquérir des réflexes concrets, adaptés à leur (futur) environnement de travail. En mettant en évidence les risques du quotidien, la formation devient plus percutante, plus engageante, et surtout, plus efficace.
Adapter les consignes à la réalité du terrain
Nos formations, élaborées par notre équipe pédagogique en collaboration avec des professionnels du métier, sont conçues au plus près de la réalité du terrain.
Parce qu’un artisan apprend surtout sur le terrain, nos modules intègrent les vraies conditions de travail grâce à nos plateformes pédagogiques : imprévus, contraintes techniques, environnement changeant…
Chez ETE Formation, nos programmes sont conçus pour répondre aux exigences concrètes des professionnels et garantir une montée en compétences solide et adaptée aux réalités du bâtiment. Avec notre organisme de formation, vous apprendrez à anticiper, à réagir efficacement pour garder la sécurité au cœur de chaque intervention.
Les bonnes pratiques sur le chantier
Sur chaque chantier, les mesures de sécurité doivent devenir des réflexes pour les travailleurs du BTP. Intégrées à la routine quotidienne, elles sont essentielles pour garantir la protection de tous les membres de l’équipe sur le site.
Porter systématiquement les EPI (gants, lunettes, chaussures de sécurité, harnais…) dès l’entrée sur le chantier ;
Contrôler l’état de ses outils et équipements avant chaque intervention ;
Maintenir à jour ses habilitations et certifications, notamment pour les travaux électriques, la manipulation de fluides frigorigènes, etc. ;
Ne jamais intervenir seul dans une situation à risque, même pour une action rapide.
Travailler en sécurité, ce n’est pas une option. En tant qu’artisans, vous êtes les premiers concernés. Et en vous formant aux bons gestes, vous protégez non seulement votre santé, mais aussi la qualité de votre travail, votre image auprès des clients et votre avenir professionnel.
Réglementations pour la sécurité sur les chantiers
Sur les chantiers, la sécurité n’est pas seulement une bonne pratique, c’est aussi une obligation légale. Le cadre réglementaire vise à protéger tous les intervenants, à prévenir les accidents et à responsabiliser employeurs comme salariés.
Lois de sécurité au travail
La réglementation française, appuyée par le Code du travail, impose aux entreprises du BTP de mettre en œuvre des mesures de prévention adaptées aux risques de chaque poste. Cela inclut :
l’identification des risques professionnels grâce au document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). C’est un document obligatoire dans toutes les entreprises dès l’embauche du 1er salarié.
la mise à disposition des équipements de protection individuelle (EPI) pour chaque intervenant adaptés au chantier tels que :
un casque
des chaussures de sécurité
des protections auditives
des lunettes
des gants ;
des vêtements de travail
- et bien d’autres…
l’aménagement des zones de travail (échafaudages, signalisation, accès…).
Des textes spécifiques encadrent aussi certains domaines comme les travaux en hauteur (décret n°2004-924) et sous toiture (articles R4534-85 et R4534-94), la manipulation de fluides frigorigènes (F-Gaz III), ou encore les installations électriques (NFC-18-510)
Légalement, l’employeur est responsable de la sécurité de ses travailleurs sur le chantier. En cas d’accident au travail, c’est en premier lieu sa responsabilité qui est mise en jeu en cas de manquement.
Obligations des employeurs et des salariés
L’employeur a l’obligation d’assurer la santé et la sécurité de ses salariés. Il doit :
former son personnel aux gestes de sécurité (habilitation électrique, habilitation aux travaux en hauteur, habilitation échafaudage);
fournir des équipements adaptés : EPI, EPC et EPI antichute ( R4323-58, R4323-62 et R4323-89)
signaler et encadrer les zones à risque (rubalise, garde corps) ;
surveiller la conformité des procédures sur le terrain à travers des contrôles fréquents.
Les salariés, eux, doivent respecter les consignes de sécurité, utiliser les EPI fournis, signaler toute situation dangereuse, et ne pas prendre de risques inutiles (droit de retrait). La sécurité est une responsabilité collective.
